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Tous les jours, des technologies nouvelles sont mises sur le marché et d’autres sortent des laboratoires : de l’énergie, des bio ou écotechnologies, des nouveaux matériaux, des nanotechnologies, etc. Si les technologies du numérique qui participent de ces évolutions font partie de nos vies depuis déjà longtemps avec l’avènement des ordinateurs, la dynamique numérique s’accélère depuis une vingtaine d’années. Elle est portée par des innovations génériques mais aussi spéci ques à un service, son contexte et ses déterminants, des technologies, des procédés, des modes de gestion, de la gouvernance.
La transition numérique consiste à se donner les moyens de regrouper et d’orienter toutes ces transformations vers un but d’ensemble, tel que de participer à une ville durable et intelligente.
En choisissant d’éclairer les caractéristiques, les tenants et les aboutissants d’une telle transition numérique, le congrès 2016 poursuit un cycle de réflexions initié en 2013 sur les villes durables et responsables, poursuivi en 2014 sur l’innovation dans les services publics locaux de l’environnement et en 2015 sur les villes et territoires sobres et sûrs.
UNE NOUVELLE FAÇON DE PENSER LA VILLE ET LES TERRITOIRES
Couplée avec l’équipement numérique des personnes, en progression très rapide, la transition numérique suscite aspirations et attentes, pour qu’évoluent les comportements et usages des services publics, mais aussi pour une réduction signi cative de l’empreinte environnementale.
Dans un modèle urbain et territorial, qui prend en compte une gestion optimale des ressources, et où la relation à l’usager est interactive et mobile, les habitants sont à la fois consommateurs d’informations pour les accompagner dans leur vie quotidienne et producteurs d’informations, via les réseaux sociaux et services mobiles, et par de nouvelles formes de coopération, pour développer des projets mutualisés entre les multiples acteurs du territoire.
Cette nouvelle façon de penser la ville et les territoires démultiplie l’intelligence humaine en l’enrichissant des nombreux liens et ressources des technologies numériques. On peut en espérer une meilleure satisfaction des attentes des habitants tout en protégeant leur santé et le respect de leur vie privée.
ENTRE LES PROMESSES D’UN MONDE MERVEILLEUX ET LE CAUCHEMAR DE « 1984 »
Le numérique, c’est la culture du temps réel, de l’immédiat, qui diffuse dans la société. C’est un sujet de débats parfois enflammés entre les promesses d’un monde merveilleux et le cauchemar de « 1984 » décrit par George Orwell. Entre ces extrêmes, il y a sans doute un juste milieu, et en tout cas des attentes à satisfaire. Un territoire numérique n’est pas une nalité mais bien un levier au service d’une démarche de développement durable, d’amélioration de la qualité de vie et de respect des citoyens. Il ne peut donc pas être réduit à une accumulation de gadgets technologiques ou à un espace connecté. Le numérique doit aussi s’inscrire dans le temps long de la construction de la ville durable, de la gestion des services urbains et de l’environnement. Il y a là une articulation à trouver.
Cette nouvelle donne renforce la nécessité d’une approche décloisonnée, impliquant largement les acteurs d’un territoire, ses secteurs d’activités, à différentes échelles spatiales et temporelles. Elle impose la mise en œuvre des politiques publiques dans une économie globale de l’aménagement et du fonctionnement urbain et non plus seulement comme une juxtaposition de politiques sectorielles. La répartition des compétences de toute nature entre les diverses collectivités territoriales est évidemment un vrai sujet pour la promotion de telles politiques publiques systémiques.
QU’ATTENDENT LES HABITANTS DU NUMÉRIQUE ?
Ef cacité, optimisation, business... est-ce là l’unique attente des acteurs et des habitants ? Plusieurs signaux laissent à penser qu’ils veulent vivre deux temps à la fois : un temps ef cace et un temps imprévu. Ce n’est donc pas aussi simple. Mais ce qu’ils souhaitent, sans nul doute, c’est d’être un peu plus associés aux décisions qui les concernent. La démocratie électronique et ses outils numériques sont-ils alors la réponse pour faciliter, pour faire participer plus largement les citoyens à la vie de la cité ? Dans ce but, la participation active du public avec des questionnaires et des forums en ligne, la modélisation et l’expérimentation virtuelle pour traiter des phénomènes complexes permettent-elles pour autant des avancées signi catives vers cette association aux décisions ?