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Les premiers retours d’expérience font apparaître comme essentielles les questions de coordination entre producteurs de données et entre acteurs économiques, institutionnels, associatifs. Le développement du numérique vers la ville intelligente est porté par les progrès technologiques mais ne peut s’affranchir d’une réflexion plus large portée par les sciences sociales.
ET COMMENT LES ACTEURS PUBLICS ET PRIVÉS GÈRENT-ILS LA TRANSITION NUMÉRIQUE ?
Entre urgences sociales, urgences écologiques et révolution numérique, les enjeux sont un peu plus prégnants chaque jour. Mais la transition que nous vivons, aujourd’hui, n’est pas qu’une addition de transitions : écologique plus énergétique plus numérique etc., c’est une transition plus globale, une transition sociétale, avec la nécessité de revoir nos modes de vie, nos comportements et les modèles historiques de croissance. Dans ce contexte, comment les services publics s’accommodent-ils et pro tent-ils de la transition numérique ? Quels sont les impacts pour les trois grands groupes d’acteurs du modèle français (triangulaire) d’organisation des services urbains en France ?
Comment gérer les risques et dif cultés du numérique, s’agissant de l’interopérabilité des systèmes, de la dépendance à l’égard d’une technologie, de la con dentialité des données individuelles ou des menaces de piratage informatique ? De même, comment les entreprises, petites ou grandes, opèrent-elles leurs choix techniques et commerciaux dans des domaines exposés à des risques d’obsolescence précoce et où les chaînes de valeur se recomposent de façon incessante, mettant en cause la capitalisation sur des savoir-faire ?
Des réponses concrètes à ces questions sont fondamentales pour les acteurs des services publics, publics et privés. Dans ce foisonnement de besoins et de possibilités technologiques, il est urgent de refonder sinon d’élargir notre vision du génie urbain en privilégiant les évaluations décloisonnées, les plus systémiques possible.
LA VALORISATION DES DONNÉES, NOUVELLE FRONTIÈRE
Des premières applications de la ville connectée via des réseaux « intelligents » sont déjà engagées soit dans le cadre de démonstrateurs soit en vraie grandeur. Elles constituent souvent un dé  industriel au regard des quantités considérables d’équipements à déployer. Elles doivent permettre de collecter une information  able et d’accéder à de très grands volumes de données. Les plates- formes semblent constituer une véritable forme d’innovation sociale alternative pour produire des services à valeur collective. L’agriculture se met également au numérique dans le but de promouvoir des systèmes de culture économiquement et écologiquement optimisés et performants.
Sur le chemin numérique, la dif culté réside souvent dans la recherche, l’accessibilité, la gestion des données. La question de l’exploitation des données collectées, au regard de l’ampleur des coûts de développement, demeure. Les « hackathons » peuvent-ils alors éclairer nos lanternes ?
ENCORE BEAUCOUP DE QUESTIONS MAIS QUELQUES RÉPONSES
Le numérique est une révolution technologique car il impacte l’ensemble des activités économiques. Il est indispensable d’en prendre la mesure avec des changements potentiellement radicaux. D’ores et déjà, cette nouvelle révolution bouscule les modèles et les organisations. Et si la question du numérique se posait moins en termes techniques qu’en termes d’organisation économique des services et de recomposition des chaînes de valeur ? Les services publics sont-ils alors en voie d’« ubérisation » ?
De nombreuses questions se posent encore sur la valeur ajoutée de ces technologies émergentes, sur les principaux écueils à éviter, sur les champs nouveaux à explorer, sur l’acceptabilité sociale, sur la protection de la vie privée... Finalement, les territoires intelligents ne seraient-ils qu’une utopie technocratique ?
L’enjeu et la rapidité des développements font qu’il est d’importance d’informer, de dialoguer, de s’interroger et d’anticiper sur les perspectives ouvertes par la ville intelligente.
C’est tout l’objet de ce 95ème congrès de l’ASTEE consacré à l’intelligence numérique au cœur de nos services publics. Et c’est l’objectif de cet ouvrage introductif de contribuer à apporter un éclairage sur un état de l’art en devenir et de poser des « bonnes » questions liées aux nouveaux enjeux et dé s de la transition numérique. Les contributions qui suivent enrichissent la réflexion du congrès autour de ces questions et tentent quelques réponses.


































































































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