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Modélisation Urbaine Systémique adaptée au domaine de l’Eau
Alors que jusque dans la n des années 1990 la consommation en eau potable par habitant n’a cessé de progresser en France, nous assistons tendanciellement à une diminution des quantités consommées par personne. Cette diminution est liée à de très nombreux facteurs parmi lesquels les évolutions des comportements des ménages, mais aussi les équipements ménagers dont les consommations ont diminué substantiellement dans les deux dernières décennies. Pour les collectivités ou les délégataires, la baisse de la consommation est synonyme de réduction des recettes dans un métier où les charges xes représentent la majeure partie des coûts. Les décisions quant aux projets de renouvellement d’ouvrages, d’extensions, les dimensionnements de ces ouvrages en deviennent d’autant plus complexes.
Les décisions sont d’autant plus dif ciles qu’à ce premier phénomène s’ajoutent des champs de contraintes budgétaires, réglementaires, environnementales, ou en terme d’acceptabilité avec une tolérance sociétale à l’erreur toujours plus faible.
Plus spéci quement sur le territoire de l’Île-de-France, la dynamique du projet du Grand Paris va, à l’horizon de deux décennies, modi er en profondeur la géographie du territoire. La modernisation des lignes de transports existantes et la construction d’un nouveau métro automatique de rocade, sur 205 kilomètres, le Grand Paris
Express, desservant 72 gares, entre 2018 et 2030 va redistribuer de façon importante la population.
En effet, l’accessibilité, c’est-à-dire l’offre en transport (quantité, fréquence...) est l’un des principaux déterminants dans le choix de son logement. Ainsi, l’arrivée de modes de transport lourd va induire une demande immobilière importante qui conduira à modi er les usages du foncier en renforçant la densité urbaine dans les zones à forte accessibilité et en « centrifugeant » les activités artisanales ou les industriels à la périphérie de ces zones. De la même manière, la répartition sociodémographique de ces zones va évoluer vers une gentri cation et un accroissement de l’âge moyen (du fait du pouvoir d’achat statistiquement plus élevé de cette classe d’âge). Par conséquent, les besoins en services, tel que par exemple, les écoles ou les crèches, vont de ce fait évoluer.
Il résulte de ces différents constats et tendances que l’évolution du besoin, c’est-à-dire de la demande en eau en chaque point du territoire est susceptible d’évoluer dans un sens ou dans l’autre de manière signi cative et que cette demande sera la résultante d’un grand nombre de phénomènes antagonistes qui n’ont pour la grande majorité aucun lien direct avec le métier de l’eau.
En regard de ce constat, force est de constater que de nouvelles capacités sont disponibles pour aider à prendre les bonnes décisions. Ces capacités sont liées au développement vertigineux du
numérique et plus particulièrement de trois phénomènes :
• Le développement du M2M (Machine to Machine ou objets connectés) qui a permis de déployer à des coûts acceptables des réseaux de compteurs d’eau permettant de collecter une information plus able à plus grandes fréquences et ainsi de mieux connaître et comprendre les consommations et leurs évolutions ;
• Le développement du « cloud » ou nuage et en particulier les capacités à déporter la mémoire ou la capacité de calcul sur des terminaux déportés de grandes capacités. Cette approche permet d’accéder à des quantités de données inimaginables il y a encore quelques années à partir d’un simple terminal (PC, tablette...) ;
•Le développement des capacités de modélisation systémique qui permettent aujourd’hui de coupler des systèmes, des actions, des modèles et d’apporter des réponses inédites et dépassant les silos en analysant des scénarios selon plusieurs critères.
C’est dans ce contexte et fort de ces constats que le SEDIF et Veolia se sont rapprochés de ForCity (start-up proposant une approche de modélisation systémique innovante). Sur Lyon, ForCity travaille depuis 2014 sur un projet que le Grand Lyon a con é en juillet 2014 à un groupement d’entreprises dont ForCity est mandataire et composé de Veolia Recherche et Innovation, EDF et The CoSMo Company visant à la
Par François Grosse, ForCity ; Christophe Perrod, SEDIF et Denis Chanteur, VEDIF