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Figure 1 : Carte d’occupation des sols du bassin  ctif du jeu de rôles « Ruis’eau »
RUIS’EAU, OUTIL D’INTELLIGENCE PARTAGÉE ET D’EXPLORATION D’OPTIONS D’AMÉNAGEMENT
L’objectif du jeu de rôles est de parvenir sur une période de huit ans à une gestion concertée du territoire joué a n de maîtriser les inondations et coulées boueuses dans les zones urbaines, supprimer les ravines sur les terres
agricoles et améliorer la qualité de l’eau potable d’un captage. Treize joueurs peuvent ainsi explorer le devenir d’un petit bassin versant de 2 500 hectares environ, emblématique des bassins du pays de Caux et soumis à des modalités d’aménagement qu’ils choisissent. Sur ce petit bassin virtuel ( gure 1), en jouant des rôles simpli és de maires, d’agriculteurs, d’animateurs de syndicat de bassin ou de syndicat d’eau, les participants peuvent visualiser les conséquences physiques (ruissellement, érosion), économiques (coûts des nuisances et des aménagements) et sociales (protestations des autres joueurs) des choix qu’ils opèrent à titre individuel ou collectif. Le territoire virtuel, les rôles, les actions et les supports du jeu ont été élaborés de façon à mettre en tension le système tout en offrant aux futurs joueurs l’opportunité de tester leurs solutions ( gure 2). Le jeu est volontairement construit autour
d’une dimension économique, identi ée comme le principal frein à l’émergence des solidarités. Les coûts et revenus des différentes activités sont calibrés a n de respecter les proportions rencontrées dans la réalité. Les agriculteurs doivent sécuriser leur revenu et les joueurs institutionnels équilibrer leurs dépenses budgétaires. Les revenus des agriculteurs sont calculés en fonction du type d’exploitation. Ces revenus varient selon les assolements, mais aussi selon la taille des ravines créées par l’érosion concentrée, l’emprise foncière des aménagements d’hydraulique douce, le versement de servitudes liées à l’expropriation ou encore selon les transactions foncières réalisées. Les syndicats d’eau et de bassin versant ne disposent pas d’un budget illimité pour réaliser leurs aménagements et sont amenés à effectuer des choix prioritaires. Pour le syndicat d’eau, l’endettement se traduit par une augmentation du prix de
Figure 2 : Exemple de cartes imaginées pour la négociation et la prise de décisions


































































































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