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l’eau. Toutes les opérations techniques ont un coût qui varie en fonction du type d’aménagement et du type de convention passée avec l’agriculteur (MAE, DIG ...). Le budget des communes est impacté par les dégâts liés aux inondations. En cas de dé cit, les maires peuvent soit taxer des plus-values foncières lors de la vente de terrains, soit augmenter les impôts locaux. La dimension économique doit permettre de relativiser le manque à gagner et
de décentraliser l’argumentaire sur les contraintes technico-économiques. Le jeu présente l’originalité de mettre sur le même plan la situation économique des agriculteurs et celle des collectivités, pour favoriser notamment une compréhension mutuelle des contraintes de chacun. A chaque tour représentant une année, le modèle informatisé rassemble les choix d’aménagement et fonciers des joueurs, calcule l’érosion et les conséquences économiques pour
tous les joueurs et leur communique les résultats via différents indicateurs cartographique ou chiffrés. Ensuite, les joueurs sont invités à débattre de leurs comportements individuel et collectif durant cette parenthèse virtuelle, puis à évoquer la réalité de leur vécu a n de prolonger le débat sur les conditions d’une approche solidaire de la lutte contre le ruissellement érosif.
QUELQUES RETOURS D’ACTEURS DES TERRITOIRES
La  n de l’action de recherche n‘a pas permis de l’utiliser avec des agriculteurs et maires de communes impactés. Le jeu a été calé et utilisé avec deux groupes de chercheurs et de praticiens de la participation, avant d’être testé avec les acteurs de l’eau de Seine-Maritime qui avaient co-construit le modèle. Leurs réactions con rment à la fois le potentiel pédagogique de ce jeu informatisé pour faire appréhender par les participants l’intrication des dynamiques agricoles et d’urbanisation, l’importance du jeu des échelles de la parcelle au bassin versant et la confrontation des logiques des parties prenantes. Ils soulignent aussi l’importance des capacités d’exploration collective par le groupe de participants d’options de développement et d’aménagement, c’est-à-dire de combinaison choisie de solutions relevant encore trop de politiques sectorielles indépendantes : urbanisme, agriculture et aménagements hydrauliques. L’outil informatique est essentiel dans cette phase « d’essais- erreurs » sur ces options pour calculer et donner à voir leurs effets multiples, sous différents formats (indicateurs chiffrés, cartographie, etc.). Il nourrit ainsi les argumentaires des uns et des autres dans les phases de débat qui  nalisent l’exploration des options, contribuant ainsi à une plus grande intelligence collective sur un sujet potentiellement conflictuel. Quelques limites ont néanmoins été soulevées comme par exemple le temps de jeu un peu long pour sensibiliser trop peu d’agriculteurs à chaque session de jeu et aussi la dif culté d’organiser les sessions c’est-à-dire de trouver le
nombre de participants attendus. Il reste maintenant à démontrer que ces savoirs et savoir-faire issus de cet exercice de concertation pour l’aménagement
d’un territoire virtuel seront mobilisés effectivement dans la plani cation d’actions concrètes dans les bassins problématiques.
Figure 3 : Photos prises lors d’un test du jeu avec des chercheurs
BIBLIOGRAPHIE
Arnould P., Gascuel C. (Dir Scient) (2016), Eaux et territoires agricoles : dépasser les contradictions ? Résultats de sept projets de recherche. Coll. « RéférenceS » - DRI/CGDD – MEDDE. Janvier 2013. ISSN : 2102-474X. 82 p.
Etienne M. (ed) (2010), La modélisation d’accompagnement. Une démarche participative en appui au développement durable. Editions Quæ, 384 p.


































































































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