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LA NORMALISATION, UN LANGAGE COMMUN QUI PROFITE À L’USAGER
Dans ce champ encore évolutif et pas complétement stabilisé des smart water, il n’est pas interdit de penser que la normalisation peut constituer une aide précieuse. Les normes volontaires AFNOR permettent de dé nir un socle commun et un cadre de référence pour des pratiques et services émergents. Or, dans le domaine des smart water, de nombreuses initiatives sont ou vont être lancées au plan national comme au niveau mondial. Autant ce fourmillement est un vrai signe de développement économique et d’innovation, reflétant une certaine croissance, autant un encadrement et une harmonisation de ces pratiques sont à terme nécessaires.
La normalisation peut être le lieu où les différents acteurs impliqués dialoguent ensemble et confrontent leurs intérêts dans une enceinte neutre et en toute transparence, dans l’objectif de trouver un consensus sur des éléments communs à partager.
C’est bien dans ce sens que le groupe de travail AFNOR nouvellement créé a entamé ses premières réflexions, et cela sur la base des conclusions
du Livre blanc publié par le Comité Stratégique AFNOR «Grand Cycle de l’Eau». L’approche privilégiée repose sur la recherche du bon équilibre entre solutions technologiques et besoins de l’usager, utilisateur des services : la technologie non pas comme une  n en soi, mais au service des besoins usagers et clients.
Les premiers travaux envisagés se focalisent sur les services et besoins clients, en s’attachant d’abord à quatre services connus et suf samment documentés pour rédiger un document normatif : les services d’alerte fuite, d’alerte sur les retours d’eau, les services de détection de surconsommation, et les services de supervision des réseaux d’eau. Dans un second temps, des critères « génériques » quali ant un service de «smart water» seront recherchés à partir de l’analyse croisée de ces cas opérationnels. L’interopérabilité des solutions smart water, sujet sensible et à forts enjeux, fera l’objet d’une réflexion spéci que, avant d’envisager, le cas échéant, des travaux de normalisation dédiés.
Le groupe de travail AFNOR aura également la responsabilité d’assurer une veille proactive sur le thème plus large des smart cities et sur la place de l’eau dans ces réflexions, qui sont essentiellement menées au plan international.
DONNER À LA FRANCE UNE LONGUEUR D’AVANCE
Les normes internationales ISO 24510, 24511 et 24512 publiées en 2007, et qui visent la qualité et le pilotage des services d’eau et d’assainissement, sont parfaitement en cohérence avec le modèle français de gestion de l’eau, mixant public et privé avec une certaine constance de la qualité du service sur l’ensemble du territoire.
Cette bonne imbrication entre le plan national et le niveau international a été rendue possible par la forte implication
des acteurs français de l’eau depuis plus de dix ans en normalisation internationale au sein des instances de travail de l’ISO, et en particulier le pilotage du comité technique ISO/TC 224 en charge de la qualité des services d’eau et d’assainissement. Les enjeux d’export que revêtissent ces standards pour les acteurs français, et en particulier pour les industriels et entreprises, sont évidents. Pouvoir s’appuyer sur un cadre normatif ISO compatible avec leurs pratiques
est un «plus» indiscutable pour les entreprises françaises.
Ce rôle de vecteur d’intelligence économique et d’aide à l’export que joue la normalisation a été souligné dans un rapport24 remis à Nicole Bricq, alors ministre du Commerce extérieur, en janvier 2013. « L’influence sur les règles et normes internationales, c’est-à-dire sur les règles du jeu économique, est une composante essentielle, quoique peu visible, de la compétitivité des entreprises
24. « Développer une influence normative internationale stratégique pour la France », Claude Revel, janvier 2013 : http://proxy-pubmine .diffusion. nances. gouv.fr/pub/document/18/14133.pdf
SERVICE D’ALERTE FUITE
• Comment dé nir le service offert à l’usager ? Quelles sont exactement les spéci cations du service proposé ? A quels besoins de l’usager répond-il et comment y répond-il ?
• Comment évalue-t-on un service d’alerte fuite ?
• Comment établir des indicateurs de performance d’un service d’alerte fuite, a n de faire du benchmark ?


































































































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