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et des États, peut-on en effet y lire. Les régulations internationales ne sont jamais innocentes, elles déterminent des marchés, xent des modes de gouvernance, permettent à leurs auteurs de devancer la concurrence, ou de la freiner, ou d’exporter leurs contraintes. »
Les acteurs français de l’eau sont très bien positionnés sur la scène de la normalisation internationale et développent de réelles stratégies normatives pour soutenir les enjeux nationaux sur les thèmes sensibles, comme par exemple :
• les services d’eau et d’assainissement, avec la présidence du comité technique ISO dédié,
•l’eau potable, avec la présidence du comité technique européen sur le sujet,
• la caractérisation, la gestion et la valorisation des boues issues du traitement de l’eau et de l’assainissement, avec la présidence des comités techniques européen et international dédiés,
• la réutilisation des eaux usées traitées, avec une délégation française active et influente au sein du comité technique créé récemment sur ce sujet et co- piloté par Israël, le Japon, et la Chine.
Les acteurs français sont également bien positionnés au plan international dans les instances de normalisation qui se multiplient sur le thème des villes intelligentes, ou « smart cities », que ce soit au sein de l’instance généraliste, l’ISO, ou des instances spécialisées dans les électrotechnologies (l’IEC) et les télécommunications (ITU-T).
L’eau et la gestion intelligente de l’eau font bien entendu partie des secteurs « techniques » concernés par le thème des smart cities, qui associe également des réflexions plus transverses sur la gouvernance, les aspects sociétaux, ou le point de vue des consommateurs/ usagers/administrés.
Le secteur de l’eau est bien pris en compte dans les travaux de normalisation génériques sur les villes durables développés à l’ISO (comité technique ISO/TC 268), ou encore dans les réflexions menées à l’ITU-T, organisation du monde des télécoms et des technologies de l’information, dans le cadre par exemple d’un livre
blanc publié sur la gestion intelligente de l’eau. Les professionnels du sujet sont également bien représentés, au niveau de la gouvernance de l’ISO, au sein du groupe stratégique en charge de la coordination des activités sur le thème des smart cities. En outre, les smart waters sont au menu des dossiers abordés lors des échanges bilatéraux entre AFNOR et son homologue chinois, le SAC, et notamment les questions relatives aux compteurs intelligents et aux bandes de fréquence dédiées à la télé-relève.
A ces réflexions génériques sont associées des activités de normalisation sectorielles qui participent au développement d’un corpus normatif englobant les différents aspects des smart cities. Il est clair que l’élaboration de normes internationales en matière de services d’eau, de gestion de crise des activités du secteur, de réutilisation des eaux usées traitées, de valorisation des boues d’épuration ou de mesure de la qualité de l’eau, y contribue.
Ces sujets émergents, au développement fulgurant, animent les communautés
d’experts dans tous les pays. En France, le nouveau groupe de travail AFNOR entend avoir voix au chapitre. Avec l’ambition de porter sur la table de l’ISO des propositions visant à formaliser, sous forme volontaire, ces services et pratiques au plan international.
Ainsi, la normalisation pourra fournir des outils et armes supplémentaires aux acteurs du grand cycle de l’eau pour faire valoir leurs intérêts à l’international, et les faire passer au mieux dans les offres de services internationales.
Les acteurs nationaux auront de plus une longueur d’avance si nous adoptons ensemble une attitude proactive et contribuons à ces développements, ce qui devrait être grandement facilité par le leadership de la France sur les quelques comités techniques internationaux de normalisation qui comptent dans le secteur de l’eau.
En ce sens, le rôle d’AFNOR sera d’orchestrer une veille normative ne, de manière à anticiper les tendances et saisir la bonne opportunité pour proposer un cadre de référence. Ou, encore mieux, la provoquer.
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